
Quelles sont les différences entre la migraine, la céphalée de tension et les maux de tête d’origine cervicale?
Publié le : 2025-09-16
par Émilie Gagnon-Hamel, physiothérapeute
Excellente question!
Ces maux (ou mots!) sont souvent confondus, car ils incluent certains symptômes qui peuvent s’apparenter ou être similaires. Pourtant, il existe des différences claires. En voici un résumé.
Qu’est-ce que la migraine?
La migraine est une céphalée primaire qui touche environ 10 à 15% de la population, dont 1 à 2% vivent avec une forme sévère appelée migraine chronique.Contrairement à un simple mal de tête, la migraine est le résultat d’un dysfonctionnement du système nerveux central, plus précisément dans la connexion entre certains réseaux de neurones.
Elle se manifeste par des crises récurrentes pouvant durer de 5 à 72 heures et qui, au fil des années, deviennent un véritable handicap. Les personnes migraineuses présentent une hypersensibilité sensorielle : la lumière, les sons ou même les odeurs peuvent devenir intolérables. À cela s’ajoutent souvent des symptômes gastro-intestinaux comme des nausées ou des vomissements.
Une migraine avec ou sans aura?
Dans certains cas, la migraine est précédée ou accompagnée d’une aura, c’est-à-dire un ensemble de symptômes neurologiques transitoires et réversibles, le plus souvent visuels (par exemple des flashs, des points lumineux, des zigzags, des lignes colorées), pour faire place généralement après à une perte partielle du champ visuel.Les auras peuvent être parfois plutôt sensitives (engourdissements/picotements) ou phasiques (difficulté à parler), ce qui est plus paniquant, étant donné que ça peut faire penser à un AVC.
La migraine n’est pas qu’une douleur à la tête : elle rend la personne non fonctionnelle et non opérationnelle, ce qui la distingue clairement de la céphalée de tension, généralement moins invalidante.
Qu’est-ce que la céphalée de tension?
La céphalée de tension est la plus fréquente des céphalées. Elle survient souvent dans des contextes de stress, de fatigue ou de mauvaise posture prolongée.Elle se manifeste par une douleur bilatérale (les 2 côtés de la tête), ressentie comme un serrement ou un effet de « casque » autour de la tête. L’intensité est habituellement légère à modérée et la douleur n’est pas pulsatile. Elle est rarement aggravée par l’activité physique.
Les symptômes associés sont généralement minimes et la durée varie de 30 minutes à plusieurs heures. Bien que désagréable, cette céphalée reste souvent tolérable.
Qu’est-ce que les maux de tête d’origine cervicale (céphalée cervicogénique)?
La céphalée cervicogénique, ou mal de tête d’origine cervicale, est un type de céphalée secondaire — c’est-à-dire que la douleur provient d'une structure du cou (colonne cervicale), comme une articulation, un disque, un muscle ou une vertèbre, et non d’une origine neurologique centrale (ex: migraine) ou périphérique (ex: névralgie du Trijumeau, névralgie d’Arnold).Caractéristiques typiques :
-Douleur souvent unilatérale, débutant dans la région de l’occiput (base du crâne) et pouvant irradier vers le front, la tempe ou l’œil.
-Douleur généralement sourde et non pulsatile.
-Elle est susceptible d’être modifiée par certains mouvements ou postures du cou.
-Peut être constante, modérée, avec des variations dans l’intensité.
-Parfois accompagnée de nausées, étourdissements ou troubles visuels.
-Histoire fréquente de traumatisme cervical, par exemple un coup du lapin (whiplash)
-Douleur généralement sourde et non pulsatile.
-Elle est susceptible d’être modifiée par certains mouvements ou postures du cou.
-Peut être constante, modérée, avec des variations dans l’intensité.
-Parfois accompagnée de nausées, étourdissements ou troubles visuels.
-Histoire fréquente de traumatisme cervical, par exemple un coup du lapin (whiplash)
Comment la diagnostiquer?
Le diagnostic repose principalement sur :
-L’histoire du patient, la présence de facteurs cervicaux, les déclencheurs liés au mouvement/posture.
-L’examen clinique : évaluation de la mobilité cervicale, tests spéciaux et palpation.
-L’examen clinique : évaluation de la mobilité cervicale, tests spéciaux et palpation.
Les examens d’imagerie (radiographie, TACO, IRM) peuvent aider à écarter les pathologies majeures ou les drapeaux rouges, mais ne sont habituellement pas utiles pour identifier la source réelle de la céphalée.
Options de traitement en physiothérapie pour les céphalées
La physiothérapie occupe une place centrale dans la prise en charge des céphalées cervicogéniques.
Voici les principales avenues thérapeutiques :
-Enseignement pour mieux comprendre et moduler la douleur
-Éducation posturale
-Techniques manuelles: mobilisations, manipulations, étirements, massages, …
-Renforcement/stabilisation musculaire cervico-dorsale et autour de l’omoplate
-Éducation posturale
-Techniques manuelles: mobilisations, manipulations, étirements, massages, …
-Renforcement/stabilisation musculaire cervico-dorsale et autour de l’omoplate
Dans les cas de céphalées, une prise en charge en physiothérapie peut être bien souvent bénéfique et efficace, via les outils et les options dont nous disposons. Des traitements complémentaires médicaux, pharmaceutiques et psychothérapiques (ex: gestion du stress) peuvent être envisagés selon la chronicité et la résistance aux soins conservateurs.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions à votre physiothérapeute chez Biokin afin d’en apprendre davantage… et de vous épargner bien des maux de tête!