Le syndrome fémoro-patellaire, qu’est-ce que c’est?
Publié le : 2024-06-18
par Mathieu Côté, physiothérapeute
Vous vous décidez à sortir vos espadrilles ou votre vélo, vous foulez les sentiers de rando ou vous travaillez à quatre pattes pour jardiner et mettre au goût du jour la terrasse. Un inconfort progressif sur le devant du genou se pointe malheureusement malgré vos belles intentions de bouger davantage…
Le syndrome fémoro-patellaire (ou fémoro-rotulien) est la blessure non-traumatique impliquant le genou la plus fréquente, et de loin.
Les causes
Le syndrome fémoro-patellaire (SFP) n’est habituellement pas causé par un événement ponctuel précis, mais se développe plutôt à la longue par l’accumulation de stress mécaniques sur le genou (en charge, en intensité ou en volume d’effort), par rapport à sa capacité d’adaptation.Il se caractérise par une douleur progressive devant le genou (derrière la rotule si vous préférez) ou de façon diffuse au pourtour de celle-ci. Ces symptômes sont la plupart du temps non spécifiques et difficiles à localiser précisément à la palpation. Ils sont amplifiés par des activités physiques en mise en charge avec un genou fléchi: marche (surtout en pente), course, squats, fentes, escaliers, sauts, appuis sur les genoux, …
La surcharge en compression entre le fémur et la rotule (patella) qui crée l’irritation peut aussi être présente en position assise prolongée avec une flexion importante au genou. Pour faire honneur à cette contrainte articulaire (la sensation d’avoir le genou tout recroquevillé), ce signe clinique se nomme le movie sign!
Le SFP se déclenche donc habituellement par un problème de dosage, d’où l’importance de bien quantifier le stress mécanique de façon douce lorsqu’il s’agit de débuter ou de poursuivre notre progression dans une activité physique impliquant de la mise en charge.
Il peut être également pertinent de revoir les patrons de marche ou de course, en plus des principes biomécaniques, lors de l’analyse des gestes sportifs ou de travail manuel.
Le traitement
Lorsque le diagnostic de SFP est officialisé par votre physiothérapeute, voici quelques principes généraux qui vous aideront à bien gérer votre SFP et à passer au travers:
1) Réduire le stress induit sur le genou (donc la rotule) en modulant les paramètres pendant les activités en mise en charge (squats, fentes, sauts, descentes, à quatre pattes, …) qui sont devenues trop intenses, trop répétées ou trop soutenues pour la capacité de tolérance de votre articulation fémoro-patellaire
2) Transférer temporairement vers une activité en décharge, par exemple le vélo ou la natation, pour solliciter le genou sans l’impact de votre poids corporel
3) Privilégier des exercices de renforcement fonctionnel sans douleur importante, en intégrant de façon combinée les quadriceps et les fessiers, 2 “caporaux stabilisateurs” du membre inférieur!
4) Assouplissez les muscles raides qui ont été préalablement ciblés
5) Préconisez une approche par bandage (taping neuroproprioceptif), qui n’aura nullement l’effet de corriger le positionnement d’une rotule mal alignée ou d’optimiser une biomécanique déficiente, mais plutôt d’apporter un effet neurosensoriel positif et confortable lors de la pratique de vos activités.