La capsulite rétractile: pour venir à bout de l'épaule raide qui gèle
Publié le : 2024-03-12
par Mathieu Côté, physiothérapeute
Vous avez progressivement de la difficulté à lever le bras? C’est de plus en plus pénible d’attacher votre soutien-gorge ou de vous gratter le dos? Vous êtes en train de perdre votre souplesse d’antan à l’épaule?
La capsulite à l’épaule s’est peut-être mise de la partie.
La capsulite rétractile à l’épaule (appelée communément en anglais frozen shoulder) est un problème qui concerne un bon nombre de gens aux prises avec des raideurs et/ou des douleurs à l’épaule. En plus de potentiellement perturber le sommeil, surtout dans les premiers stades de la pathologie, elle impacte négativement la qualité de vie et les capacités fonctionnelles des personnes qui ont des symptômes persistants de capsulite… pendant longtemps.
On va se le dire en partant: le hic avec la capsulite à l’épaule, ce n’est pas qu’elle est dangereuse et qu’elle entraîne des risques importants de complications ou de séquelles invalidantes, c’est plutôt qu’elle s’installe sur une période habituellement lonnngue!
La littérature nous parle d’une durée pouvant s’échelonner sur une trentaine de mois au total. Eh oui! Cette durée varie de quelques mois jusqu’à 2 à 3 ans! Notre mandat en physiothérapie, ainsi que les autres modalités conservatrices, est de devancer le facteur temps et d’optimiser la récupération vers l’atteinte d’une condition à 100% sans séquelles.
La capsule de l’épaule, comme toutes les autres capsules synoviales dans le corps humain, est une enveloppe qui recouvre l’articulation. Dans le cas d’une vraie capsulite diagnostiquée, on rapporte un changement d’état de cette capsule, entraînant plutôt un épaississement ou un raccourcissement de l’enveloppe, et pas nécessairement de l’inflammation ou des adhérences.
Je parle de “vraie capsulite”, car il y a un pourcentage non négligeable de patients avec un diagnostic de capsulite qui n’ont finalement pas d’atteinte capsulaire, mais plutôt des raideurs causées par de l’hypertonie et des barrières musculaires (muscle guarding).
Il existe 2 catégories de capsulites: la primaire et la secondaire.
On dit que la capsulite primaire est idiopathique, donc que l’origine du problème n’est pas connue. Parmi ceux qui perdent le plus souvent à la loterie, notons qu’il s’agit des femmes plus que les hommes, principalement entre 40 et 60 ans.
Les capsulites secondaires sont le résultat d’un problème qui s’installe suite à une condition préexistante. Parmi les principales causes, on dénombre tout patron douloureux à l’épaule (ex: les tendinopathies et les calcifications), les traumatismes, les fractures, les luxations/subluxations, les immobilisations, les chirurgies locales à l’épaule (incluant la mastectomie et l’évidement ganglionnaire), un AVC ainsi que le diabète. Près de 20% des diabétiques vont expérimenter un jour ou l’autre une capsulite.
L’évolution de cette pathologie se fait habituellement en 3 phases:
2) Phase de raideur
La raideur s’installe progressivement, prend le dessus sur la douleur et cette ankylose multidirectionnelle peut devenir très significative et envahissante, d’où l’expression de l’épaule gelée (frozen shoulder)
3) Phase de récupération
Une fois que les symptômes de raideur ont atteint leur niveau le plus bas, il y a une lente récupération fonctionnelle des amplitudes articulaires de l’épaule qui s’opère. De façon imagée, l’épaule dégèle tranquillement ;)
Quels sont les critères qui nous permettent de diagnostiquer une capsulite rétractile à l’épaule?
Afin de confirmer qu’une capsulite est en train de s’installer définitivement dans une épaule, il faut retrouver 2 conditions:
-Une raideur multidirectionnelle significative, incluant absolument une perte de la mobilité en rotation externe d’au moins 50%
-Une radiographie normale de cette épaule, nous permettant d’exclure la présence d’arthrose et de toute lésion osseuse suspecte
Que doit-on faire pour régler la capsulite?
D’abord, il faut faire un bon diagnostic différentiel pour l’officialiser à l’aide d’un professionnel de la santé compétent. Les physiothérapeutes chez Biokin sont experts en la matière.Une fois le diagnostic clairement établi, la capsulite est l’une des pathologies où l’on croit qu’il est très pertinent de considérer une infiltration précoce (intra-articulaire sous scopie et non sous-acromiale) afin de rendre la prise en charge en physiothérapie plus facile et ainsi accélérer le rétablissement.
Pendant la phase douloureuse, la priorité demeure de moduler la douleur en utilisant des modalités la soulageant: chaleur ou glace, massages et techniques manuelles douces, électrothérapie (ex: ultrasons, TENS), aiguilles sous le derme, médication, etc.
Pendant les phases de raideur et de récupération, nous pouvons progresser les mobilisations en thérapie manuelle en plus d’offrir un programme d’exercices personnalisés, axés sur la mobilité et adaptés selon l’évolution de la condition.
La priorité thérapeutique demeure en premier lieu de retrouver une élévation fonctionnelle. Même si le but est de récupérer la pleine amplitude dans toutes les directions, les efforts sont d’abord canalisés pour obtenir une meilleure flexion.
Plus tard, dans les stades d’ankylose et de récupération, ne soyez pas surpris si votre physiothérapeute vous demande exceptionnellement de faire vos exercices de mobilisations en acceptant un niveau “confortable” de douleur, puisque le but visé à ce niveau en réadaptation est “d’éliminer les barrières, de repousser le mur de la raideur”.
Enfin, ce qui est le plus important lorsqu’on doit conjuguer avec la capsulite, c’est de demeurer optimiste, persévérant sans se décourager en plus d’être patient!
N’hésitez pas à consulter l’un de nos experts chez Physiothérapie Biokin qui saura vous orienter et vous accompagner vers la résolution complète d’une capsulite rétractile, même celle figurant parmi les plus récalcitrantes!