“J’ai la main engourdie: est-ce le syndrome du tunnel carpien?”
Publié le : 2023-05-30
par Mathieu Côté, physiothérapeute
Le printemps est là et le beau temps est au rendez-vous. Nous en profitons pour sortir les vélos et pour faire tous les petits travaux que nécessitent notre cour, notre terrasse, notre jardin et nos plates-bandes.
Mais voilà qu’un certain samedi où vous êtes bien content d’être avancé dans vos tâches (la fameuse liste interminable!), vous vous récompensez en partant en randonnée de vélo, et vous vous rendez compte que vous avez subitement les deux mains complètement engourdies…
Qu’est-ce que le syndrome du tunnel carpien?
Ce syndrome, également appelé le syndrome du canal carpien, correspond à une irritation ou à une compression du nerf médian qui passe au niveau du tunnel (canal) carpien dans le poignet. Les symptômes provoqués, qui peuvent être transitoires ou permanents, sont des douleurs et/ou des engourdissements/picotements dans le territoire de la paume de la main, du pouce, de l’index, du majeur et parfois de l’annulaire.Les signes précurseurs, souvent présents la nuit et/ou à l’effort, sont les suivants:
-Douleurs dans le territoire d’innervation (principalement à la paume de la main et les 3 premiers doigts)
-Troubles sensitifs dans ce territoire d’innervation
-Faiblesse à la préhension et difficultés à la motricité fine (dextérité)
Si vous le voulez bien, réglons quelques dossiers avant d’aller plus loin:
Vous avez des engourdissements au 5e doigt?
Vous en avez sur le dos de la main?
Vos symptômes irradient plus haut que le poignet, à l’avant-bras et au bras?
Tout ceci n’est pas compatible avec le syndrome du tunnel carpien. Il faut chercher ailleurs, par exemple dans la région cervicale.
En termes clairs, on parle de syndrome du tunnel carpien lorsqu’on suspecte que le contenant (tunnel ou canal carpien) est rendu trop petit pour le contenu (tendons, vaisseaux sanguins, nerfs, …) inclus dans le poignet.
Qu’est-ce qui peut causer ce syndrome et comment le prévenir?
Parmi les causes et les facteurs de risque pouvant contribuer à cette compression nerveuse, notons les plus populaires:-Les mouvements répétitifs impliquant le poignet
-Les positions soutenues d’élongation et de compression au poignet (ex: travail à l’ordinateur, position de sommeil, …)
-Un poste de travail mal adapté ergonomiquement
-Les activités exigeantes de préhension ou de travaux manuels
-L’usage d’outils pneumatiques et vibratoires
-Les blessures anciennes ou récentes au poignet (ex: arthrose/arthrite, fracture, entorse, subluxation/luxation, inflammation, infection…)
-Des problèmes coexistants de cou, de nerfs dans le bras
-La grossesse et la période post-partum
-Les problèmes hormonaux et le diabète
À la lumière de ces informations, cela va de soi que la prévention passera par le juste dosage des activités, l’optimisation de l'ergonomie du poste de travail ainsi que l’adoption de bonnes postures en plus d’une saine hygiène de vie.
Comment le diagnostiquer et le traiter?
Pendant la première consultation pour ce problème, les experts de Physiothérapie Biokin évalueront la condition dans sa globalité et procéderons à tous les tests nécessaires pour faire le diagnostic différentiel de syndrome du tunnel carpien, car bien des problèmes dans la région cervicale basse entraîne des douleurs et des engourdissements/picotements pouvant mimer le même tableau. Il faut donc bien identifier le site de compression nerveuse afin de cibler la bonne zone à traiter.Du côté médical, lorsqu’on suspecte un syndrome du tunnel carpien, le test par excellence pour officialiser le diagnostic est l’électromyogramme (EMG). Ce test a pour but d’évaluer la conductibilité nerveuse via l’activité électrique, ce qui permet, dans un cas pathologique confirmé, de déterminer le site de compression ainsi que sa sévérité.
Pour les cas plus légers à modérés, une approche proactive en physiothérapie est privilégiée en premier plan. Pour les symptômes persistants la nuit, il peut être recommandé de porter une orthèse rigide au poignet afin de le maintenir en position neutre. Dans les conditions inflammatoires tenaces, il peut être parfois indiqué de tenter une infiltration afin de calmer les symptômes et ainsi favoriser la poursuite de la réadaptation.
Pour les cas plus sévères ou chroniques, la chirurgie de décompression par incision peut être envisagée, lorsque les traitements non-chirurgicaux ne donnent pas les résultats espérés.
Pour éviter d’en arriver là, l’important est de prendre des pauses, de varier nos activités et nos postures, dans un environnement bien adapté incluant des équipements adéquats. Dans le doute, consultez sans tarder l’un des professionnels experts chez Biokin afin de favoriser une prise en charge précoce de votre problème.